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RÉTRO 2018

De Macron, qui a été le premier à être reçu en visite d’Etat cette année, à Erdogan qui a été le premier à fouler le tarmac de l’AIBD, en passant par Merkel, Weah ou Jinping, le ballet des chefs d’Etat au Sénégal a été dense en 2018. Emedia.sn revient sur les moments forts de ces visites d’Etat et visites officielles.

1er février, visite d’Etat du président Français : Une si longue histoire

Il y avait Emmanuel Macron, Rihanna, et les autres. Outre la présence de la star internationale de RnB, la première visite du président français à Dakar avait un cachet particulier. Emmanuel Macron qui co-présidait, avec Macky Sall, la rencontre sur le partenariat mondial de l’éducation était aussi en visite d’Etat. Une invitation d’une haute solennité qui constitue le sommet de la hiérarchie protocolaire comprenant la visite officielle, la visite de travail et la visite privée.
Les nombreux accords qui ont été signés, au cours de la visite, entre les deux Gouvernements témoignent aussi des bonnes relations diplomatiques entre le Sénégal et la France et confirme l’amitié historique entre les deux pays.

La France reste le premier partenaire économique du Sénégal. Selon les chiffres du Trésor Français, « les échanges commerciaux sénégalais ont progressé en 2017 pour s’établir à 5202 mds FCFA (soit 7,8 mds EUR), en augmentation de 19,6% par rapport à l’année 2016. » Ce qui confirme l’Europe la position de l’Europe, comme le premier fournisseur du Sénégal.

Les importations du Sénégal en provenance de l’Europe s’élèvent en 2017 à 1358,4 mds FCFA (soit 2,03 mds EUR), ce qui représente une part de marché de 38, 4% des importations totales.

A l’échelle nationale, devant la Chine (367 mds FCFA soir 550 MEUR) et le Nigeria (308 mds FCFA soit 462 MEUR), la France demeure le premier fournisseur avec 865 MEUR d’exportation. Selon les statistiques sénégalaises, les exportations françaises ont progressé en 2017 de 15%, un rythme inférieur à celui de l’Allemagne (+59%), la Belgique-Luxembourg (+38%), ou encore le Royaume-Uni (+23%).

15 février, visite officielle à Dakar de George Weah : Une nouvelle dynamique

Avant d’être élu président, l’ancien footballeur avait plusieurs fois rencontré Macky Sall pour des consultations. C’est donc tout naturellement que George Weah a réservé sa première visite officielle au Sénégal. Une relation « d’amitié et de travail » de 24 heures. Une manière pour lui de remercier le chef de l’Etat sénégalais mais aussi d’amorcer une coopération très peu développée entre les deux pays. Première forme de ce partenariat : une aide à la formation pour des étudiants du Liberia qui poursuivraient leurs cursus à Dakar. La collaboration s’est aussi étendue aux ressources naturelles, notamment les ressources halieutiques.

1er mars, visite officielle de Recep Tayyip Erdogan à Dakar : Nouveau partenaire stratégique

Il est le premier chef d’Etat à fouler le tarmac de l’aéroport Blaise Diagne. Fruit de la coopération sénégalo-turque, le président qui en est à sa 3e visite depuis 2012, voulait contempler de près le chef d’œuvre de « ses équipes ». Mais aussi, discuter de la fermeture en 2017 des écoles Yavuz Selim au Sénégal du prédicateur Fetullah Gülen, soupçonné d’être l’instigateur de la tentative de coup d’Etat de juillet 2016. « Tant que tu as des dents en acier, tu peux même manger des noix de coco en fer. » C’est avec ce proverbe que Recep Tayyip Erdogan a illustré sa vision de la relation entre la Turquie et le Sénégal, notamment le soutien qu’il juge sans faille dans sa lutte contre Gülen.
Sans entrer dans les détails, les deux pays ont également signé des partenariats dans les domaines des hydrocarbures, des mines et du ferroviaire. Signe de la nouvelle coopération entre les deux pays, Macky Sall, annoncera un peu plus tard en octobre, l’exploitation du fer de la Falémé par l’entreprise turc Tosyali, pour une durée de 30 ans. L’opération qui tarde à être signée a suscité une levée de bouclier de l’opposition, qui a écrit au chef de l’Etat pour dénoncer les mauvaises pratiques de la firme en Afrique, notamment en Algérie.

20 juillet : Visite d’Etat de Xi Jinping au Sénégal : « Emergence » d’une coopération

La dernière visite d’un dirigeant chinois au Sénégal remonte à celle à Hu Jintao en février 2009. L’arrivée de Xi Jinping à Dakar, la première en près de 10 ans, symbolise, donc, le renforcement des liens économiques entre les deux pays. 
Le Sénégal a rétabli en 2005 ses relations avec la Chine populaire. Elles étaient suspendues depuis 1996 au profit de Taïwan, pour des raisons essentiellement économiques, alors que Taipeh proposait une aide financière conséquente aux États reconnaissant sa souveraineté. Depuis, le revirement sénégalais s’est révélé gagnant. Car sur le plan économique, la Chine a fait une percée sans précédent, en termes d’aide et d’investissements, notamment dans le secteur pétrolier et la construction. D’ailleurs, c’est au cours de la visite que la première arène nationale du Sénégal a été inaugurée, construite par des entreprises chinoises.

Aussi, les deux pays partagent un large consensus sur des questions telles que la réduction de la pauvreté, la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, le changement climatique et le maintien du libre-échange. Beijing s’attend à une coordination plus étroite avec Dakar sur les questions internationales.
Pour le président Macky Sall, le Plan Sénégal émergent (PSE), lancé en 2014 et visant à transformer son pays en un pays émergent en 2035, Dakar pourrait trouver de nouveaux débouchés en se greffant au vaste plan chinois.

29 Août, visite officielle d’Angela Merkel au Sénégal : Une amitié en construction

La chancelière allemande Angela Merkel, venue pour une visite officielle de 48 heures, était accompagnée de près d’une dizaine de capitaines d’industries allemandes. Objectif : un rééquilibrage des relations commerciales entre les deux pays. Les entretiens entre Macky Sall et Angela Merkel ont essentiellement porté sur des questions d’intérêt commun au plan bilatéral, régional et international.

Le Sénégal et l’Allemagne entretiennent des relations commerciales depuis plusieurs décennies. Au 31 décembre 2017, les exportations de l’Allemagne vers le Sénégal s’élevaient à 135.245.000 dollars américains, selon le service international de diffusion de l’Allemagne. A la même date, les exportations du Sénégal vers l’Allemagne sont évaluées à seulement 19.500.000 dollars américains.

Les officiels sénégalais qui constatent cet important déséquilibre se félicitent néanmoins de la variété des offres. Depuis l’indépendance du Sénégal (1960), l’Allemagne a injecté près de 525 milliards de francs dans divers projets de développement au profit du pays, selon l’Aps.

Depuis lors, le gouvernement fédéral a réalisé des projets au Sénégal pour un volume d’environ 800 millions d’euros (524,7 milliards de francs). 
En 2006, Berlin a annulé des dettes bilatérales envers le Sénégal pour un montant de près de 120 millions d’euros (78,7 milliards de francs CFA), indique un document publié sur le site de l’ambassade d’Allemagne au Sénégal qui fait également état d’une réorientation du pôle prioritaire de coopération vers les énergies renouvelables.

L’objectif de la coopération est d’accroître l’accès à l’énergie dans les zones rurales et de rendre l’approvisionnement énergétique global plus sûr, plus efficace et plus respectueux de l’environnement.