Le pape François a reconnu que le drame des pensionnats pour autochtones au Canada s’assimilait à un « génocide ». Durant son voyage de six jours au Canada il a demandé « pardon » à de nombreuses reprises aux populations amérindiennes. « Je n’ai pas prononcé le mot (durant le voyage) parce que cela ne m’est pas venu à l’esprit, mais j’ai décrit le génocide. Et j’ai présenté mes excuses, demandé pardon pour ce processus qui est un génocide », a déclaré le pape lors d’une conférence de presse dans l’avion le ramenant à Rome.

 

 

Le souverain pontife a également admis qu’il doit « s’économiser un peu », à l’issue d’un voyage éprouvant qui a dévoilé sa santé déclinante, alors qu’il doit se déplacer partiellement en fauteuil roulant. Cette visite de cinq jours au Canada a confirmé au pape François que le temps des longs voyages remplis de multiples événements publics quotidiens appartiennent sans doute à une époque révolue pour lui.
Lors de la conférence de presse qu’il a tenue dans l’avion qui le ramenait du Canada, dans la nuit de vendredi 29 à samedi 30 juillet, François a expliqué son intention de continuer à en faire, cependant. « J’essaierai de continuer à faire des voyages », a-t-il dit. Mais il ne croit pas pouvoir « conserver le même rythme de voyage qu’auparavant ». « Je crois qu’à mon âge, et avec ces limites, je dois m’économiser un peu pour pouvoir servir l’Eglise », a-t-il reconnu.

Les trois escales canadiennes (Edmonton, Québec et Iqualuit), avec des milliers de kilomètres parcourus, plusieurs changements de fuseaux horaires et une mobilité réduite par l’usage d’un fauteuil roulant, étaient un test pour le Vatican. Le pape argentin en a tiré une conclusion énoncée sans fausse pudeur et avec simplicité : « Je crois que je dois me limiter un peu, avec ces efforts. Il faut peut-être changer un peu le style, diminuer, restructurer [les voyages]. »

Depuis le mois de mai, une douleur au genou, causée au moins en partie par une fracture, l’empêche de faire plus de quelques pas et le contraint à utiliser la plupart du temps un fauteuil roulant. Une opération chirurgicale du genou pourrait sans doute être envisagée, a-t-il laissé entendre : « Les médecins me disent que oui. » Mais lui-même la refuse. « Dans mon cas, elle ne convient pas », précise-t-il. L’anesthésie de six heures qu’il a subie il y a un an pour une ablation partielle du côlon lui a laissé de mauvais souvenirs. « J’en ai encore des séquelles, a-t-il dit. Et on ne rigole pas avec cela. »